Si vous revenez un instant sur votre carrière, qui a été pour vous le mentor le plus déterminant ? Qui vous a fait grandir, a fait de vous un professionnel plein d’assurance ou vous a aidé à découvrir qui vous étiez vraiment ?
Photo: shotbyKartell
Si vous revenez un instant sur votre carrière, qui a été pour vous le mentor le plus déterminant ? Qui vous a fait grandir, a fait de vous un professionnel plein d’assurance ou vous a aidé à découvrir qui vous étiez vraiment ?
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Si vous revenez un instant sur votre carrière, qui a été pour vous le mentor le plus déterminant ? Qui vous a fait grandir, a fait de vous un professionnel plein d’assurance ou vous a aidé à découvrir qui vous étiez vraiment ?
Le mentorat est précisément ce qu'Ann Wauters souhaite mettre en avant avec son livre Mentor Moves : un plaidoyer pour nourrir, inspirer et faire grandir les talents en herbe grâce à la force du mentorat. Dans le cadre de Well@Work, Ann Wauters présente avec Lindsay Demuynck, Chief People Officer d'Accent, une histoire inspirante sur le mentorat. Et sur les nombreux points de convergence entre le sport de haut niveau et l’entreprise. En amont du 6 juin, ZigZagHR a réuni Ann Wauters, Lindsay Demuynck et Mieke Vandewaetere, Head of Talent chez Accent, autour de ce thème.
Source : ZigZagHR
« Le mentorat, ça marche. Pas seulement dans le sport, mais pour tout le monde », déclare Ann Wauters. Avec Sabine Appelmans et Matthias Haspeslagh, elle a écrit Mentor Moves, un livre qui ne se contente pas de compiler leurs propres expériences, mais qui montre surtout à quel point le mentorat peut être puissant, quel que soit le contexte. L'idée est née lorsqu’Ann est devenue présidente de la commission des athlètes du COIB. Elle a remarqué que les sportifs sont souvent dans leur bulle, alors qu'ils ont autant à apprendre les uns des autres. « J'étais à la croisée des chemins dans ma carrière, avec un sac à dos rempli d'expérience, et j'ai ressenti le besoin de donner quelque chose en retour », dit-elle.
C'est ainsi qu'est née Assists, une organisation qui met en relation de jeunes sportifs et des mentors, toutes disciplines sportives confondues. C'est à partir de cette expérience que le livre a vu le jour, avec une ambition claire : étendre la force du mentorat au monde de l’entreprise. « Car là aussi, il y a tant de personnes expérimentées qui veulent partager leurs connaissances et leurs idées. »
Le titre Mentor Moves n’est pas le fruit du hasard, mais d’un choix délibéré. « Il a une double connotation », explique Ann Wauters. « D'une part, il s'agit littéralement d'un move - une action qu’on entreprend pour aider quelqu'un à marquer, comme une passe décisive dans le sport. D'autre part, cela renvoie au mouvement plus large que nous voulons lancer : une société où le mentorat devient plus naturel. » Dans le sport, une passe décisive permet souvent au joueur de marquer. Mentor Moves veut faire de même pour les personnes sur le terrain et en dehors, en les incitant à devenir des mentors ou à en chercher un consciemment. « Le move d'un mentor est petit par ses actes, mais grand par son impact. »
Chez Accent, nous croyons depuis des années à la force du mentorat - tant pour développer les collaborateurs internes que pour mieux accompagner les candidats vers un emploi durable. Mieke Vandewaetere, Head of Talent : « Ce qui me plaît particulièrement dans Mentor Moves, c'est la prise de conscience que l'on ne peut pas tout attendre d'un seul mentor. Les gens ont souvent besoin de plusieurs mentors tout au long de leur carrière, à différents moments. Parfois, ce mentor se présente naturellement, parfois il faut le chercher consciemment. Dans l’entreprise, nous confions parfois trop rapidement ce rôle aux dirigeants, souvent sans un soutien approprié. »
Chez Accent, le mentorat occupe une place bien définie au sein du leadership. « Nous encourageons nos dirigeants à jouer également le rôle de mentors, mais dans le cadre d'accords clairs », poursuit Mieke. « Nous fournissons les outils appropriés et rendons le processus concret : quelles sont nos attentes, combien de temps cela prend-il et quand considérons-nous un parcours de mentorat comme réussi ? Cette délimitation est source de clarté et d'impact. »
Même dans le domaine du sport, le mentorat n'est pas un engagement illimité. Ann Wauters explique : « Nous travaillons délibérément avec des ’saisons’ d'environ un an. Pendant cette période, le mentor et le mentoré se rencontrent à leur propre rythme, sans que nous intervenions. Un tel parcours ressemble à un voyage : on planifie, on part ensemble et on navigue chemin faisant. »
C'est le mentoré qui est aux commandes, souligne Ann. « Le mentor est à côté, observe, pose des questions, surveille le parcours. L'important est que le courant passe entre eux et que les attentes et les objectifs soient clairement définis. Car plus les limites sont claires, plus le processus d'apprentissage est enrichissant pour les deux parties. » La destination ? Elle est choisie par le mentoré. « Le mentor aide uniquement à garder le cap. »
Tout au long du parcours, le mentor alterne avec souplesse entre cinq rôles clés : guide pratique expérimenté, chef d'orchestre inspirant, coach de soutien, capitaine déterminé et juge impartial. Le rôle le plus identifiable est sans doute celui de guide pratique. En partageant ses propres expériences, succès et erreurs, le mentor fournit des informations précieuses que le mentoré peut directement appliquer dans son propre contexte. Mais la capacité d'inspirer, de donner une direction ou de laisser de l’espace pour la réflexion est tout aussi importante.
Le chef d'orchestre donne le rythme : ni trop rapide, ni trop lent. Le coach pose des questions pertinentes et donne un feed-back honnête. Le capitaine maintient le cap, en particulier lorsque le mentoré se fourvoie. Et le juge ? Il n’hésite pas à confronter, refléter, poser des limites. Le mentorat offre ainsi un environnement d'apprentissage sûr où les compétences essentielles en matière de leadership peuvent se développer : écouter, établir la confiance, montrer sa vulnérabilité, garder le cap et donner du feed-back. C'est cette interaction entre donner une direction et lâcher prise qui rend le mentorat si puissant - et si humain.
Le mentorat n'est pas seulement une question de croissance et de leadership, c'est aussi un puissant levier pour le bien-être (mental). « Pour nous, la vente est un sport de haut niveau », déclare Lindsay Demuynck, Chief People Officer chez Accent. « Donner jour après jour le meilleur de soi-même exige un solide investissement mental et physique. Le mentor constitue alors un soutien précieux - quelqu'un qui se tient à vos côtés, et non au-dessus de vous, et qui ne se concentre pas sur les objectifs ou les KPI. C'est une énorme valeur ajoutée sur le lieu de travail. »
Mieke Vandewaetere, Head of Talent chez Accent, constate que ce soutien est souvent négligé une fois que les collaborateurs ont terminé la phase d'intégration. « Nous partons automatiquement du principe que le dirigeant assume ce rôle. Mais ce n'est pas toujours réaliste. Tous les dirigeants n'ont pas le profil pour être également des mentors. »
En séparant délibérément l'aspect du mentorat axé sur le processus et le développement de la gestion des performances, on crée de l'espace. « Cela réduit la pression sur les dirigeants tout en offrant un encadrement plus approfondi. Le dirigeant se concentre sur les performances, le mentor sur le processus. Ensemble, ils renforcent le collaborateur - et le bien-être. »
Mentor Moves décrit sept champs de tension universels que chacun rencontre tôt ou tard - dans le sport, dans les affaires et dans la vie. Ann Wauters explique : « Un de ces champs de tension est celui qui oppose le rythme au timing. Dans notre société, nous sommes obsédés par l'efficacité, mais nous avons parfois besoin de ralentir pour nous connecter véritablement. Ce n'est qu'ensuite que nous pouvons à nouveau accélérer. Comme dans la nature : elle ne se dépêche pas et pourtant tout est accompli. »
D'autres champs de tension opposent la peur au courage, ou le court terme au long terme. « Cette tension n'est pas négative », précise Ann. « Au contraire, elle est nécessaire pour rester perspicace, pour grandir, pour être performant. En tant que sportif ou dans votre carrière professionnelle. »
Ann Wauters et Accent veulent faire du mentorat un élément naturel de la culture d'entreprise des organisations : « Avec plus de 250 agences, nous avons la portée et la capacité d'assumer ce rôle », affirme Lindsay Demuynck. « Le mentorat a un impact direct sur le développement personnel des collaborateurs, mais aussi sur le bien-être et l'image d'une organisation. Les gens heureux sont plus performants et sont moins souvent absents. Chaque chef d'entreprise qui mise sur le bien-être est gagnant à long terme. »
Ann, Lindsay et Mieke ont chacune reçu de nombreuses « passes décisives » sur leur chemin. Aujourd'hui, elles veulent les transmettre. Car celui qui aide les autres à grandir grandit lui-même. Mentor Moves n'est donc pas une fin en soi, mais une invitation : à partager, à accompagner et à faire la différence ensemble.